L’étiquette dans un Dojo – 1
Ce qui fait le charme de l’art martial et l’une des choses qui le distingue d’un « simple » sport de combat est ce halo de tradition, d’histoire et de mysticisme qui l’englobe. De tout cela, je vous en reparlerais plus tard, pour l’instant c’est plus particulièrement sur l’aspect traditionnel et protocolaire que je désire me pencher…
Dans un dojo, le cours commence dès qu’on y entre. A peine avez-vous franchi la porte que déjà la tradition japonaise vous rattrape…
Je me souviens de mes premiers cours d’aikido, dans un dojo Lillois, où l’on quittait peu à peu notre civilisation occidentale avant de s’immerger dans ce mode de vie ancestral qui a vu naître le code du Bushido. Après avoir parcouru les pavés usés de la vieille ville, je quittais l’artère principale pour m’engouffrer dans une ruelle étroite comme un goulet où déjà le bruit de la circulation semblait s’enfuir dans le temps.
Puis une vieille porte en bois, usée et délavée (elle a été remplacée depuis par une porte plus solide et moins hors du temps ^^) menait à un couloir étroit puis enfin au dojo. Là, un petit espace de deux mètres sur deux comprenait un banc et une sorte de ratelier à chaussures pour y déposer nos godillots avant d’avoir le droit de fouler le parquet surélevé de la pièce… De la même façon que l’on entre dans une maison au Japon, l’entrée au dojo est strictement interdite aux chaussures. Première étape passée, les rues pavées du Nord semblent déjà être à des milliers de kilomètres d’ici!
Au milieu de la pièce, le parquet fait place aux tatami, encore à peine secs du cours de la veille. Un passage au vestiaire le temps d’enfiler keikogi (l’emploi du terme kimono pour désigner la tenue d’entraînement étant une aberration franco-française), obi, hakama et zori, et nous voilà au bord des tapis. Le salut est impératif avant de mettre un pied sur les tatami. Et il est également de rigueur de saluer le Kamiza, c’est à dire le portrait du maître fondateur, installé au mur du dojo (j’ai cependant ouïe dire que cette tradition était une exception française et que les japonais ne la pratiquaient pas…).
Une fois le salut effectué, le pratiquant est autorisé à entrer sur le tatami (sauf si le cours a déjà commencé, auquel cas il faut attendre l’autorisation de l’enseignant pour intégrer le cours). Les élèves doivent alors s’asseoir en « seiza », c’est à dire assis les fesses sur les talons (et surtout pas en tailleur… je sais c’est douloureux au début mais on s’y habitue!), le plus gradé étant situé à droite et le moins gradé à gauche.
Une fois tout le monde installé et silencieux, les élèves et le maître saluent à nouveau le kamiza, puis ils se saluent mutuellement…
… le cours peut commencer ^^
Merci pour ce rappel des règles, chez nous c’est moins rigoureux, mais l’essentiel reste le même.